vendredi 29 février 2008

Comité de lecture cycle 2, les choix de février

Réuni le 12 février à l'école de St Hilaire des Landes, le comité de lecture cycle 2 a présenté les choix suivants:










Dis-moi , Pose une question, démarre une conversation, noue une amitié Antje Damm (Kaléidoscope ). Un petit format carré , plus de cent questions sur la page de gauche, des réponses en photo sur la page de droite. Très bon support de langage et de lecture d’images. Un livre qui a plu en cycle 2 mais convient très bien aux tout-petits dès trois ans.

Flamzy, le petit dragon de Claudine Desmarteau et Ronan Badel (Seuil Jeunesse) Testé dans une classe de CE1-CE2 . Les enfants de la classe se sont identifiés aux héros de cette histoire : les prénoms, les jeux de cour de récréation … L’histoire permet de discuter de sujets quotidiens en s’abritant derrière les personnages , ce qui n’est pas une des moindres qualités de la littérature…

Le jour du gâteau de Alan Mets (l’Ecole des Loisirs)« Un gâteau qui refroidit sur le rebord d’une fenêtre, et en bas Jean qui rêve d’en avoir un petit morceau. La scène se répète tous les mercredis. Et chaque semaine, l’estomac de Jean reste vide car le gâteau n’est pas pour lui. » (Pascale Pineau sur Ricochet).
A travers cette histoire, les élèves découvrent que les apparences sont parfois trompeuses. « On aime bien les histoires de sorcières, mais on sait que cela n’existe pas. C’est une histoire rigolote. »
Rigolote …mais pas seulement !



L’Arbre, Marc Daniau (Seuil Jeunesse)
Mi album, mi documentaire raconté du point de vue de l’arbre .Les enfants ont adopté les personnages : l’arbre qui parle, l’écureuil... une incitation à tendre l'oreille en forêt. L’ illustration en pleine page et le grand format favorisent la présentation en classe de cet album à l’atmosphère poétique.


Tropèl Grignotte, Magali Bonniol et Pierre Bertrand ( l’Ecole des Loisirs)
Une histoire assez classique qui fonctionne en classe : un héros tout petit qui va passer des obstacles beaucoup plus grands que lui, et l’histoire finira bien !
On y découvre que savoir lire des histoires peut ouvrir des portes inattendues!

Emily et Alligator de Mario Ramos (Pastel) Les enfants ont adhéré à cette histoire, drôle, même s’ils n’ont pas forcément tous bien compris la fin. L’humour noir de Mario Ramos, s'il nous réjouit énormément, échappe parfois aux élèves de cycle 2. La limpidité de ses dessins , l’efficacité de son trait donnent cependant à ses albums un caractère accessible et accueillant. Ses monstres verts (cf les jeux de son site, en lien sur le blog) nous donnent envie de les prendre par la main , à l'instar d'Emily avec cet Alligator ambigu qui finit , peut-être , sous la forme d'une paire de bottes .

La fille du pays des neiges , He Zihong (Le Sorbier) raconte l'enfance de la mère de l'auteur-peintre et calligraphe chinoise, interdite d'école parce que fille et supposée s'occuper de son petite frère. Elle réussit à étudier avec l'aide de l'institutrice et beaucoup d'acharnement. "C'est une histoire vraie , elle finit bien, les images sont belles et on aime bien quand elle trouve la solution du problème dans la classe. " ont noté des élèves .


Ce livre permet d'aborder les sujets du travail des enfants, du droit à l'éducation et du statut des filles , il peut servir de support à des échanges intéressants, voire des débats dans la classe. Un livre sélectionné dans deux classes différentes, qui confirme le succès rencontré en CE1.

Mon voyage dans la préhistoire de Satoshi Kitamura (Gallimard Jeunesse)
Une "Docufiction" largement élue par les enfants, sélectionnée pour la deuxième fois dans les classes.
Le passage de la fiction au documentaire est figuré par une rupture originale de l'illustration. Le jeune héros tombe dans trou profond, comme Alice , et se retrouve embarqué pour un voyage au temps de la préhistoire. Une petite fille de son âge lui présente sa famille, son campement, sa vie… Un livre amusant et instructif, des textes courts qui répondent aux questions des enfants : Comment vivaient les hommes préhistoriques ? Comment se nourrissaient-ils ?
Une frise chronologique bienvenue permet de se situer dans le temps.

Pénélope au Louvre, Anne Gutman et Georg Hallensleben (Gallimard Jeunesse). En section de grands à l'école de Beaucé, les enfants ont apprécié ce livre animé sur le Louvre, mis en réseau dans la classe avec Le loup du Louvre d’Anne Letuffe (Musée du Louvre).


Le personnage animé de la petite Pénélope les a motivés pour cette « visite » du musée, la références aux « bêtises » que fait Pénélope s'avère efficace pour accrocher les élèves les plus éloignés du monde évoqué.




Fabuleux insectes en pop up, Richard Ferguson (Gallimard, mes découvertes) Luxueux documentaire en trois dimensions, aux illustrations colorées et très belles. A chaque page, une fiche récapitulative permet de lire toutes les informations sur les insectes présentés. Le caractère spectaculaire du format au service d’un documentaire efficace.


jeudi 21 février 2008

Toucher, dire, écrire...


La classe de PS/MS de Julie à Laignelet vient de réaliser un album à toucher sur le modèle de Je m'habille et je te croque de Bénédicte Guettier.(L'Ecole des loisirs)

Peinture et collages, quelques pages pour traduire en mots les sensations tactiles.Le trait noir et épais de B.Guettier (Trognon et Pépin, Trotro...) et la pureté de ses illustrations rendent percutants ses albums en section de petits. L'implicite n'est pas dans les images, il est dans les situations et les histoires, même simples...

Quelques uns des derniers arrivés, pour le plaisir...

Je dors parfois dans les arbres de Paul Vincensini, illustré par Henri Galeron (Motus). Sur papier recyclé, douceur sous les doigts de la couverture, jeux de lettres et de mots illustrés par Henri Galeron (cf la liste des liens). Quelques citations , plutôt qu'un long commentaire:

Le cheval
Tout en buvant l'eau du ciel
Broute un peu l'ombre de ses yeux


...Moi l'hiver je pense Aux petits oiseaux Qui couvent des oeufs glacés Dans les arbres (...)

Une belle proposition pour le cycle 3, chez un petit éditeur qui nous est cher.

Les mots maléfiques, d'Audren (Mouche de l'école des loisirs, cycles II et III) Comme une déclinaison de La disparition de Georges Perec, ce court roman raconte comment un petit garçon décide de supprimer de sa vie tous les mots commençant par ma, devenus maléfiques à ses yeux. Pourquoi? Parce que sa maman est tombée malade un mardi matin du mois de mars. Pas facile tout cela quand on s'appelle Mateo. Une bonne idée pour une vraie histoire, finalement rassurante. Les résultats des travaux en classe nous indiquent que les élèves aiment quand cela finit bien, et ils en ont le droit!

La princesse, le dragon et le chevalier intrépide, de Geoffroy de Pennart (Kaleidoscope). G de Pennart marque une pause avec les loups en salade de contes (Qui a dit enfin!?) pour cet album, toujours ironique mais plus innovant. Il présente une jolie galerie de monstres inédits qu'un chevalier - plutôt benêt- va affronter pour les beaux yeux d'une princesse nommée Marie, institutrice de son état (ça c'est un argument, depuis la princesse Desécoles de Pef, on n'a pas dit que du bien de nous dans les albums. Ailleurs non plus)
L'intéressant, c'est de voir comment Marie, d'abord peu séduite par ce ballot en armure, tombe sous le charme de son courage un peu hasardeux . Il s'agit bien sûr, G de P oblige, d'un anti-héros. La chute finale illustre la versatilité des princesses, heureusement qu'il n'y a plus beaucoup de princesses...Pour moi, plutôt cycle 3, histoire de discuter un peu de tout cela avec les enfants, mais intéressant.

mercredi 20 février 2008

Dernière sélection pour le cycle 3

Le comité de lecture s'est tenu à l'école de St Etienne en Coglès, chaque collègue a présenté les choix de ses élèves et les modalités adoptées dans sa classe.



LA LEÇON DE FRANCISSE, Azouz Begag (Gallimard jeunesse) , les élèves de Romagné ont choisi ce roman : « C’est amusant parce que le papa essaie de parler français et qu’il a du mal. On entend un accent dans le livre, et on aime que le petit garçon apprenne le français à son père, pour une fois c’est un enfant qui apprend quelque chose à un adulte. Ce qui est amusant aussi, c’est que le papa dit toujours « demain ». Tout au long du livre, on n’apprend pas le prénom du petit garçon, il parle à la première personne. Ce qui est agréable aussi , c’est que ça se termine bien, le petit garçon reçoit une surprise à la fin, un cadeau de son papa. »






ROUSSE, Magali Bonniol et Pierre Bertrand (album, L’Ecole des loisirs), les élèves de St Etienne sont tombés sous le charme de ce conte illustré pleine page dont l’héroïne est une renarde. « Cet album nous donne envie de dessiner, nous aimons les histoires d’animaux et la fin est merveilleuse » . Un album destiné à des enfants plus jeunes, cependant les élèves de cycle 3 l'ont apprécié et se sont lancés dans l'écriture et l'illustration de suites...






LE LIVRE DES MIAM GLOUPS GLOU PLOP, livre animé, (Gallimard) par Steve Alton et Nick Sharratt remporte tous les suffrages à St Etienne : Bruno y a appuyé sa leçon sur le processus digestif , les élèves ont expérimenté sans se lasser les nombreux pop up . Un livre à la fois drôle et scientifiquement rigoureux, avec des animations inventives et un poster très pédagogique. Un bon documentaire qui avait plu également en cycleII.



L’ALPHABET FABULEUX, de Martin Jarrie (Gallimard Jeunesse) a conquis
les CE2 des Bleuets. Pour les illustrations que les élèves ont qualifiées d’œuvres d’art, pour les couleurs qui ne ressemblent à rien d’autre…
En attendant de découvrir le livre, on pourra visiter d'un clic cette exposition Martin Jarrie .





A DEUX C EST MIEUX, d’Agnès Desarthe (Mouche, l’Ecole des loisirs) élu par les élèves de Romagné qui ont apprécié l’histoire des deux frères prétendant à un trône . L'un des deux rencontre une sirène et finit par l'épouser. C'est lui qui deviendra roi. Pour les CE2 :«C’est mieux de diriger un pays avec une princesse qu’avec son frère. »
Avis , donc, aux rois débutants : mieux vaut se marier pour gouverner.



NARNIA , de CS Lewis (Gallimard jeunesse), a trouvé son public à St Hilaire et confirme son succès : « Nous avons aimé spécialement le sauvetage de Caspian et les batailles, surtout la première . Les dessins sont beaux, ainsi que les habits et les paysages»








AISSATA ET TATIHOU, Jocelyne Sauvard et Daniela Cytryn (Sorbier) « On a bien aimé cette histoire africaine, les belles couleurs des illustrations et quand Aïssata a trouvé un petit lézard jaune qui avait des yeux comme des perles vertes…mais on n’a pas aimé quand les soldats sont venus attaquer le village. »






Les CM2 des Bleuets ont découvert l’album de Claude Ponti La nuit des Zéfirottes (l'Ecole des loisirs), ils nous écrivent ce qu'ils en ont pensé: Cette histoire se déroule à Paris entre 00H05 et 00H05. Dans cette histoire il y a des Zéfirottes, ce sont des petits personnages qui entretiennent Paris pour éviter que la ville ne se dégonfle. L’auteur a créé un monde imaginaire et original, qui nous a plu. Il a inventé des mots comme « arrotrompe », « Super-Tulerbe », « pattaparapluie » pour nommer le monde des Zéfirottes. Nous avons trouvé ces mots drôles. Les illustrations sont très détaillées et très précises. Les Zéfirottes vont vivre une aventure passionnante. A la fin de cette histoire, nous pouvons penser que c’était un rêve, ou bien que l’histoire s’est réellement passée.





L’ALMANACH OUROULBOULOUCK, Claude Ponti (L’Ecole des loisirs) a conquis quelques élèves de Lécousse. Résumé dans un style « pontiesque » : « Miozitine Balaine doit sauver Giroflon des boufferons, sinon il va se faire manger en profiterole de mardi . Seuls les vousôtres savent que les ouroulbouloucks existent et seuls les ouroulbouloucks savent que les vousôtres existent . Les schtrampsz sont les plus gros animaux, ils servent quand ils dorment, on les emmène dans les salles de spectacle car ce sont des canapés (…) »





LE CHEVALIER QUI CHERCHAIT SES CHAUSSETTES, Christian Oster (Mouche, L’Ecole des loisirs) leur a semblé drôle et inattendu :

« C'est l'histoire d'un chevalier qui faisait la sieste. Un oiseau lui piqua une chaussette. Le chevalier demanda au dragon de la lui rattraper, mais il la brûla. (le maladroit ...) Un chevalier qui perd ses chaussettes, ça n’arrive pas souvent» conclut Kelig, qui a aimé ce livre.

Les choix du cycle 1

PETITE HISTOIRE E.Duval et F.Soutif (Kaléidoscope) confirme son succès en section de petits, pour Patricia : « Les enfants ont adoré cette histoire qui reflète tout à fait leur univers, ils reconnaissent la situation des animaux qui ne veulent pas manger . De plus la structure répétitive les incite à mémoriser et raconter à leur tour. La fausse fin et la chute finale , à la manière d’un spectacle, les amusent toujours. L’histoire fait un peu peur , mais pas trop, juste ce qu’il faut : un petit frisson et on se rassure. L’image du gros matou les amuse énormément. Pour la classe, on pourrait juste regretter la taille un peu réduite de cet album carré. » (20,5x 20 ,5)





QUI A PRIS MA LAINE ? Fabienne Teyssèdre (Seuil jeunesse) . Cet album cartonné , doux au toucher, assez solide pour être laissé en libre accès en section de petits, relate l’histoire d’un petit mouton qui a perdu sa laine. Il interroge chacun des animaux rencontrés et chacun se défend d’avoir commis ce forfait. Une structure répétitive permettant d’exercer les formes interrogative et négative parfaitement bienvenue en section de petits. La chute originale et intéressante permet de nommer des animaux rares et de mettre en mots une situation où on « n’a pas fait exprès », à laquelle les élèves sont sensibles. Cerise sur le gâteau, au fil des lectures, on découvre un petit oiseau commentateur que les enfants recherchent : « Ils l’ont vite trouvé très rigolo et il ne fallait pas oublier de lire ce qu’il disait ! »




TOUS LES PETITS , Jeanne Ashbé (Pastel, l’école des loisirs). Un format original, l’accordéon, pour un album où l’on retrouvera la tendresse de Jeanne Ashbé servie par des couleurs chaudes et des tracés noirs et épais. Le coup de cœur de la maîtresse, Nathalie. (à écouter sur le lien, l'interview de Jeanne Ashbé à propos des tout petits, des livres et de la culture)





JOUE AVEC MOI ! Satoshi Kitamura, (Gallimard), un livre animé et solide, attrayant pour les enfants . Des textes simples, des images faciles à montrer en classe. Le coup de cœur des élèves de Nathalie.





CHERCHE ET TROUVE AUTOUR DE TOI et CHERCHE ET TROUVE AUTOUR DU MONDE , Thierry Laval (Seuil), deux albums cartonnés d’un format original (29,50x13 en vertical). Il s’agit de repérer parmi un foisonnement de représentations une forme donnée sur le rabat. Pour Magali : « Les enfants ont aimé chercher les objets , même si c’est souvent difficile. Ces albums nous permettent de nommer les choses, ce sont de bon supports pour enrichir le vocabulaire des élèves. »








GUILI LAPIN de Mo Willems (Seuil) confirme encore le succès rencontré dans d’autres classes : l’histoire du doudou perdu, le fait que cela finisse bien, la parole de la petite fille à la fin… L’illustration mixte (photo dessin ) est originale et la structure transposable pour créer d’autres histoires . Les collègues de St Brice en Coglès, Catherine et Sophie, font observer que le décor de la laverie automatique a représenté un vrai mystère pour leurs élèves lorsqu'ils ont découvert cet album.









Une remarque qui en appelle d’autres quant à l’univers des albums, majoritairement urbain, peuplé de références à la ville et de connotations socialement éloignées du quotidien de nos élèves . La campagne des albums est un lieu de villégiature, verdoyant, peuplé d’animaux colorés . Les enfants des albums vont au square, prennent le bus, le métro, l’ascenseur…S’il est important de s’extraire de son milieu grâce à la lecture, les enseignants constatent cependant une énorme distance entre l’ambiance « bobo » de certains albums et les modes de vie de nos élèves de communes rurales et ouvrières. Nous ne retrouvons pas souvent les références de nos élèves dans les histoires de vie pour les enfants ...

Pour parler de la différence: deux albums dissemblables

Pibi, mon étrage ami, de Jin-heon Song (Le Sorbier).
L'auteur , coréen, nous emmène au pays laiteux de ses souvenirs d'enfance. Il évoque sa découverte d'un petit garçon différent au bord d'une forêt, leur muet partage , leur périple sans peur dans les hautes herbes et sous les arbres. L'expérience de l'étrangeté, de la solitude à deux , puis du choix de rallier le groupe, laissant de côté celui dont on se moque. L'accélération du temps fait le reste, jusqu'à l'abandon. Mais pas jusqu'à l'oubli puisque cet album nous permet de rencontrer Pibi , à notre tour.
Le crayon léger , fin et précis, fait mouche. On sort touché de cette lecture, de cet univers épuré , de ce texte sans fioriture ni facilité.Les intégrations d'enfants handicapés dans toutes les écoles sont désormais une réalité, cet album nous rappelle qu'au-delà des dispositifs, des équipes de suivi et des approches pluridisciplinaires, il s'agit de rencontres entre des êtres humains qui en garderont peut-être le souvenir d'une altérité entr'aperçue. Comme un continent inconnu dont l'existence enrichit la nôtre.


L'enfant silence, de Cécile Roumignière et Benjamin Lacombe (Seuil jeunesse) traite de l'enfermement intérieur. Lorsque la parole est absente, quand la métaphore protège de la réalité. Une petite fille dont "le silence inquiète la maîtresse" et dont les mots se cognent aux murs du secret. Enfermée dans une cage invisible, elle ne peut que regarder fixement "la dame" qui tente de l'aider à en sortir. Jusqu'au moment , qu'on n'attendait plus, où celle-ci trouve le mot et le geste qui ouvrent la porte. Alors "les larmes de l'enfant silence emportent les lettres (...)ouvrent toutes les portes à secrets et délivrent son histoire". Les lettres reforment les mots et la parole délivre la petite fille. Atmosphère pourpre des illustrations de Benjamin Lacombe , dont on a du mal à détacher le regard, pour une histoire grave où le pire est suggéré , mais qui finit sur un sourire et un espoir. A ne pas manquer...peut-être à signaler aux collègues des réseaux d'aide.

Les doigts rouges, par les CM de Louvigné



Les doigts rouges est un roman de Marc Villard
Biographie: Marc Villard est né en 1947 dans la ville de Versailles. Il aime le football, le rock n’ roll et la peinture. En 1968, il commence à écrire de la poésie. A partir de 1979, il écrit des romans policiers : par exemple, Les doigts rouges, Menaces dans la nuit... Aujourd’hui il vit à Paris, il est marié et a trois enfants. (par Gwendal, Paméla, Jordan, Emeline et Cindy)

Les doigts rouges (Syros), résumé de l’histoire Je m’appelle Ricky, je soupçonne mon frère d’avoir commis un meurtre. Si vous étiez à ma place, que feriez-vous ? Le dénonceriez-vous ou attendriez-vous d’avoir plus d’indices ? (Antoine, Léo, Orlane, Coralie M et Elodie)

Les personnages: Ricky a huit ans, il est le héros des doigts rouges. Il a un frère et une sœur. Il adore son frère mais il le soupçonne d’avoir tué Bruno Ségura. C’est un garçon curieux. George a 18 ans. C’est le frère de Ricky et de Sophie. George s’est battu avec Bruno Ségura. Les gendarmes le soupçonnent. Sophie a deux frères (Ricky et George). Elle a 16 ans. La jeune fille parle souvent à George de manière discrète. (par Florian, Bréwalan,Méghan et Maêl)

Débat sur l’œuvre : Nous avons aimé dans ce livre le doute qui plane sur George : tout l’accuse (la grange, les menaces et les doigts rouges). Le lecteur ne sait pas ce qu’est ce liquide rouge et ça crée du suspense. La couverture est bien faite car le personnage a les doigts rouges et il a l’air méchant. Nous avons envie de savoir si ce personnage accusé de meurtre est innocent ou coupable ! (par Coralie B, Hannah, Adrien, Dylan et Marie)

Une autre fin: George n’était plus le grand frère bienveillant qu’il croyait et c’est surtout cette pensée qui faisait mal à Ricky. Il décida de fermer sa chambre à clé et de n’en sortir que pour descendre téléphoner en ville. Aux alentours de neuf heures du matin, la voix de Sophie traversa la cloison séparant la chambre de Ricky du couloir : - Ricky, tu viens déjeuner ? ... -« Non, je vais aller à la plage sans déjeuner. »En rentrant de la plage, il entendit BRRRRR ! On aurait dit un bruit de tronçonneuse qui venait de la grange. Il y entra et vit son frère en train de découper Bruno Ségura. Peu de temps après, Georges tua Ricky car il avait tout découvert. (par Maxime, Camille, Ludivine, Eva et Noémie)

Qu'est-ce qu'une chambre rangée?

Arthur Range ta Chambre! de Barroux (Seuil jeunesse) histoire vécue racontée sur un mode original, écrite en capitales bien alignées sur des traits horizontaux , énonce quelques fondamentaux de la chambre d'enfant :
Ranger ça veut dire mettre les livres avec les livres, les peluches avec les peluches, les slips avec les slips. Mettre les pantalons propres avec les voitures en plastique, c'est mettre le bazar.
Les illustrations crayonnées orange et noires sur fond beige devraient faire mouche en cycle 2.



L'autre monsieur Paul, de Mandana Sadat (Syros), raconte l'irruption dans la vie rangée d'un certain Monsieur Paul des aléas d'un homonyme en difficulté. Entre apparente simplicité et profondeur du propos, un album qui pourrait convenir aux trois cycles. En cycle 3, il peut être rapproché de Une nuit de Christine Féret-Fleury (Motus) . Tous deux parlent de l'attention portée à autrui, avec davantage de légèreté pour le premier . (Je ne parle même pas des Petits bonshommes sur le carreau d'O.Douzou , le Rouergue, sur le même thème...)
Peut-être l'occasion d'aborder un sujet grave sans être plombant; il n'est pas nécessaire d'assaillir les enfants d' images angoissantes pour les sensibiliser aux questions importantes . Le détour par la littérature et ses figures de style les construit davantage que la violence d'évocations crues et mal à propos...


Un nouvel éditeur se rapproche de nous, Les 400 coups. Deux albums arrivés ce matin: Les habits presques neufs de l'empereur d'Anne Millyard et Le vampire qui aimait le lait de Jean-Pierre Davidts. Tous deux illustrés par Josée Bisaillon, technique mixte, collage, peinture, crayon, images numériques... Deux albums souples et agréables recommandés à partir de cinq ans. Pour la classe , je les verrais plutôt entre le CE1 et le CM2 à cause des références culturelles évoquées.
Les habits presque neufs de l'empereur, libre adaptation du conte d'Andersen, intéressante à condition de fournir aux élèves la version initiale (je persiste et signe). En cycle 3, on pourra présenter les deux afin de mettre les textes en résonance.
Le vampire qui aimait le lait, ci-devant comte Draculait, offre un large éventaire de calembours et la recette peu recommandable du fromage Kipu. Les résultats des prochains comités de lecture nous en diront davantage sur l'accueil réservé à ces ouvrages par les élèves.

Les CE1 de St Hilaire se sont fait peur !


Les CE1 de St Hilaire des Landes ont écrit à propos de l’album
« La Barbe bleue » de Charles Perrault, illustré par Elsa Oriol (Kaléidoscope).
Chaque groupe présente son travail, Quentin, Allan et Laura résument l'histoire: "Il était une fois un homme qui avait la barbe bleue. Il était très riche, il possédait un carrosse en or. Une jeune femme accepta de se marier avec lui, malgré son air effrayant. Il partit quelques jours, disant à sa femme de ne pas regarder ce qu'il y avait dans le cabinet fermé à clé. Mais , quand il fut parti, elle ouvrit la porte et vit des ombres avec du sang. C'était les six épouses qu'il avait tuées. La clef tomba dans le sang et resta tachée . Elle essaya de la nettoyer, mais impossible!Le soir, la Barbe bleue revint ... Heureusement les cavaliers, ses frères, arrivèrent et tuèrent Barbe bleue. "

Jérémy, Edouard, Erwan et Jessie décrivent Barbe bleue: "Il est grand, il a la barbe bleue, son regard est méchant. Il a de la force. Il est méchant parce qu’il égorge les femmes. Il fait très peur. "

Alexandra, Thomas et Martin décrivent la femme de Barbe bleue: "Elle est jeune, elle est blonde, elle est belle. Elle est curieuse, elle est maigre, elle a des yeux brillants. Elle a peur. "

Marie, Antoine et Lucas trouvent que : "les illustrations de l'album font penser à du sang. Il y a du bleu, du blanc, du noir et du doré. Les couleurs sombres donnent une impression triste. Il y a parfois de l' orange, du gris, du marron, du rose, du beige, du vert, du violet qui font briller les images. "

Juliette et Corentin : "On n’aime pas ce livre parce qu’il y a plein de sang et parce qu’il y a comme du gribouillage. "

Flora : "J’aime ce livre parce que la femme de Barbe bleue est belle, et qu'à la fin, elle est sauvée."

Jouer avec les mots, jouer avec les sons...






D'André Ouzoulias , citant Emilia Ferreiro " les enfants ne savent pas immédiatement que l’écriture note le langage. Ils pensent d’abord que l’écriture note les objets. On présuppose que tous les élèves de CP savent ce qu’est un mot, à tort. " Il complète son propos par l'exemple d'un petit garçon pour lequel la représentation du mot canard n'a pas lieu d'être si il n'y a pas de canard. C'est ce qu'E.Ferreiro appelle la conception "pictographique" de l'écriture.
Et si ce malentendu de base empêchait certains enfants d'accéder à la lecture? Ces deux petits livres de Delphine Chedru , Y a-t-il papa dans la papaye? et Y a-t-il un bal dans la baleine? (Seuil jeunesse)aident à faire apparaître le lien entre le langage et l'écrit. Commençant comme des imagiers, ces albums illustrent la manière dont la même syllabe peut composer deux mots différents. Par leur caractère absurde, les illustrations posent que l'écriture note le langage, et non les objets. En effet, si la syllabe bal compose le mot baleine, peut-il y avoir un bal dans la baleine?
Ces ouvrages me semblent également une ressource pour travailler la conscience phonologique. Dessins , couleurs, juxtaposition des images , tout concourt à les rendre précieux dès la section des petits. Les collègues du comité de lecture cycle 1 nous en diront davantage après les avoir testés en classe...

Le kamishibaï, une bonne idée pour la classe


Un pique-nique très réussi, de Kimiko dans la collection Loulou et cie (L'école des loisirs) raconte en six tableaux l'histoire de Lola , partie se promener en forêt. Ses amis ne sont pas libres, elle part donc seule et les rencontres qu'elle va faire vont transformer la balade en moment inoubliable.
Ce livre animé reprend la technique du kamishibaï: grand format face aux spectateurs et texte derrière la quatrième de couverture. Ses pages cartonnées et ses personnages semblent solides ( il est en essai chez Gaspard, j'aurai bientôt des nouvelles ... )
A l'école maternelle, le kamishibaï peut constituer une variante intéressante de la présentation de contes, on peut s'en procurer dans de nombreuses bibliothèques .


Commentaire de Nadine: KAMISHIBAÏ ? A Beaucé, on connaît un peu parce que la bibliothécaire arrive à en avoir par le centre de prêt. Elle les raconte aux enfants quand on y va. C'est bien quand les histoires sont bien! En revanche, on ne peut pas les emprunter. Dommage, parce qu'en maternelle, je pense que cette présentation différente des histoires peut être un attrait supplémentaire? Alors, si tu arrives à en avoir, on est testeur...


Quelques liens :
Un classique en version kamishibaï

Et pour construire un kamishibaï c'est ici

Sélection pour le cycle I





NUIT NOIREDorothée de MONFREID (L'école des loisirs) Résumé : Qui peut-on rencontrer quand on se promène seul dans une forêt en pleine nuit ? Trois cris inquiétants, trois hypothèses, trois frayeurs, jusqu’à ce que la situation bascule… Fantin, le jeune héros en pyjama, va passer de l’état d’effrayé à celui d’effrayant. Un album qui sait distiller sa dose de mystère et de surprise ; il se prête bien à une lecture par dévoilement progressif. Les élèves ont particulièrement apprécié la situation de déguisement en monstre, ici à la fonction protectrice pour le héros. Les demandes de relecture ont été fréquentes . La fin rassurante et humoristique est un pied de nez aux peurs et angoisses infantiles. Les illustrations sont colorées et attractives, avec le même élément graphique, récurrent sur chaque page, particulièrement bien remarqué par les élèves.








PENELOPE – Anne GUTMAN - Georg HALLENSLEBEN (Gallimard Jeunesse) Il s’agit d’un livre animé . Il faut aider un petit animal à accéder à l’autonomie : Par un jeu de tirettes, lui permettre de fermer son manteau, de reboucher son feutre, une bouteille d’eau, de fermer un tiroir... Les élèves ont plébiscité cet album, qui les renvoyait à leur univers quotidien , tout en leur permettant de prendre le rôle du « grand .

Séverin MILLET (Seuil Jeunesse) C’est un album sans texte . Au sein de chaque page, se cachent 10 clefs qu’il faut trouver . Ce livre a fait l’objet de nombreuses manipulations de la part des élèves, très motivés pour résoudre les énigmes visuelles . Les superbes fleurs de la bannière de ce blog viennent de cet album, merci à Séverin Millet, Où sera présenté aux comités de cycles 2 et 3 cette année.








PAS PEUR DU NOIRFlorence GUIRAUD (Seuil Jeunesse) Une porte mystérieuse et une injonction : « Surtout, n’y va pas ! » . Pour le héros, les interdits sont faits pour être contournés et il franchit la ligne . Derrière cette porte, se trouvent des bonbons, beaucoup de bonbons….mais aussi un dragon . Terrorisé , le héros perd ses bonbons dans sa fuite . Les élèves ont aimé mimer cette histoire, qui a donc fait l’objet de mises en scène spontanées .








BAGBADA Cécile GAMBINI (Seuil Jeunesse) Les élèves ont été vraiment séduits par la sonorité du titre, qu’ils répétaient régulièrement. L’intérêt (réel )pour l’album s’est arrêté au titre et à la qualité des illustrations. ð S’agit-il vraiment d’un coup de cœur ? Ce livre a été emprunté par une autre classe.








GUILILAPINMo WILLEMS (Kaléidoscope) Résumé : Une petite fille, Trixie , part avec son doudou à la main à la laverie avec son père. En repartant, elle oublie de reprendre son doudou et essaie de se faire comprendre par son père sans y parvenir, d’où une grosse colère. De retour à la maison, la maman comprend la situation et tout le monde repart à la laverie pour chercher le doudou perdu. Commentaire de l’enseignante : Cet album s’inscrivait bien dans un projet de classe sur les doudous . Le mélange photos / dessins était intéressant . Les enfants ont été amusés par les 1er mots de Trixie et ont aimé écouter l’histoire .



600 pastilles noiresDavid A .CARTER (Gallimard Jeunesse) MS : Ce livre a reçu un accord unanime . Il a reçu des « Waouh » à chaque page. Le travail en volume et les animations ont permis une lecture multiple et une utilisation variée. (représentations d’arbres pour créer des bois en 3 D)
TPS/PS : Ce livre extraordinaire a reçu un très bon accueil . Les enfants ont été épatés et ce livre a été redemandé. Nous avons réalisé des sapins en 3D avec des ronds.

Sélection des classes de cycle III

Les membres du comité de lecture cycle 3 se sont retrouvés pour la première sélection de l'année.

Les Amants Papillons de Benjamin Lacombe (Seuil) a été choisi par Les CM2 de Gwenaëlle , un album qui les a emportés au Japon, ils écrivent:
"Nous avons beaucoup aimé les illustrations car elles étaient réalistes et minutieuses. Elles prenaient toute la page et le texte était court. Il y avait beaucoup de couleurs chaudes. Le texte était compréhensible , l'histoire douce , romantique et très belle. Nous avons été emportés dans cette histoire."

Le chemin de la terre, un conte yiddish, de Ben Zimet et Eric Ballit (le Sorbier), choisi à Romagné par les élèves de Sophie "Pour l'univers , la magie et pour l'histoire." (photo)

Le pacte de Saïgon, ( le Sorbier), de LuK , illustrations un peu BD et et textes courts , a séduit les élèves de Patrick, à St Hilaire. Ils ont été sensibles à cette rencontre difficile entre Binh et Théo , avant l'indépendance de l'Indochine. Vivant proches l'un de l'autre mais séparés par le mur des conventions en plus d'une palissade , deux enfants se parlent. Je n'évoquerai pas de nouveau Murmure, de C.Lagrange (La Martinière) mais encore une fois la thématique de la difficile rencontre avec autrui intéresse les enfants.

Plusieurs documentaires ont été élus:
Le paradis des bonobos, d'Isaline Aubin et Roland Garrigues ( Seuil) pour les grandes photos expressives, les dessins complémentaires et amusants, les courts textes informatifs.
Galilée, un oeil dans les étoiles (O.Ombrosi et S.Poliakova, Seuil)et Pasteur, voir l'invisible, (E. Lauren-Daulh et A.Samana, Seuil), deux biographies, ont convaincu chez Sophie, "Et nos parents ont bien aimé aussi" ajoutent les élèves . Cette petite collection"Coup de génie" présente de manière imagée et parfois poétique la vie de personnages célèbres.

Thésée, d'Yvan Pommaux (L'école des Loisirs, comment naissent les légendes). Trois modes successifs : la BD pour la partie de l'histoire où l'on voit travailler des archéologues, un format classique illustré de dessins pour la légende et un documentaire complété de cartes pour situer la naissance de ce mythe dans l'histoire grecque. L'école de St Hilaire compte un passionné de mythologie qui a poussé ses camarades à choisir cet ouvrage.

Jeux de mots et histoire burlesques pour les deux choix suivants:
Le calendrier des tâches, de Rascal et Riff (Pastel),dans le genre jeu de mots et caricatures, , tous les élèves de Patrick-sauf un- ont adoré. C'est vrai que ce cette liste de tâches pleine de taches porte à rire.
Au château!de Delphine Bournay(Mouche, l'école des loisirs) , a été dévoré par les élèves de Bruno: On l'aime parce qu'il est rigolo avec les trois soeurs et le roi, et qu'il finit bien. Grignotin et Mentalo, du même auteur dans la même collection avait déjà été élu par cette classe.

Sélection du comité de lecture cycle 2

Les enseignants du comité de lecture cycle 2 se sont réunis ce mardi pour la première sélection de l'année scolaire.
Deux ouvrages illustrés par He Zihong ont été choisis par des élèves:
La fille du pays des neiges (Le Sorbier) , choisi en CE1, raconte l'enfance de la mère de l'auteur-peintre et calligraphe chinoise, interdite d'école parce que fille et supposée s'occuper de son petite frère. Elle réussit à étudier avec l'aide de l'institutrice et beaucoup d'acharnement. Une histoire qui nous va droit au coeur et qui a séduit les élèves de Marylène "C'est une histoire vraie , elle finit bien, les images sont belles et on aime bien quand elle trouve la solution du problème dans la classe. " Ce livre permet d'aborder les sujets du travail des enfants, du droit à l'éducation et du statut des filles , il peut servir de support à des échanges intéressants, voire des débats dans la classe.



Pourquoi le tigre ne grimpe pas aux arbres? , écrit par Catherine Zarkate (Seuil, contes du tapis)en GS/CP. Le merveilleux univers délicatement poudré de brumes colorées de He Zihong semble exploser à la faveur du grand format des contes du tapis. Les élèves de Corinne ont trouvé que le chat et le tigre avaient l'air de jouer à la maîtresse (la maîtresse, c'est le chat). Une bonne idée : chercher dans la vraie vie des exemples de ce qu'illustrent les contes de la tradition.



Le Manchot de Tatsu Nagata (Seuil) collection Les Sciences naturelles , distingué par les CE1 dans le genre du documentaire atypique. Arguments des élèves :"C'est un documentaire et c'est drôle"
Au comité, la polémique de l'année dernière se poursuit ; rejet d’une enseignante de CP qui refuse le mélange de genres, engouement d'une collègue de GS qui souligne la pédagogie de la méthode " En illustrant les mœurs animales d’exemples proches des élèves l’auteur marque les esprits et permet aux enfants de mémoriser les éléments. "



Deux albums présentant une sorte de monde à l'envers entre animaux et humains ont été élus par les élèves ce trimestre:
Une dose de Docteur Dog de Babette Cole (Seuil), l'histoire d'une famille d'humains un peu idiots et imprudents qu'un docteur chien soigne et accompagne. L'absurdité de la situation a ravi les élèves de Nicolas.
Antoine déménage d'Anne Isabelle Le Touzé (Pastel) choisi par des CP . La découverte de Basile, l'animal de compagnie de l'histoire, constitue une vraie chute. Marie pense que la présentation de l'écriture segmentée sous les petits pavés d'illustration aide à lire et donne envie d'écrire aux enfants.



Je ne veux pas aller à l'école et Donner c'est donner, deux albums de Stéphanie Blake (L'école des loisirs) constituent des pistes pour la production d'écrits. Les courts textes simples du premier ont permis aux élèves de lire tout seuls en CP, "Quel bonheur!"se souvient la maîtresse "en plus les personnages sont faciles à dessiner et les enfants se sont mis à écrire plein de suites à l'histoire ".
Donner c'est donner a plu en section de grands à cause de la description de la rancune et de l'injustice qui a trouvé écho chez les enfants; la lecture a suscité des débats en classe. La chute, un peu "caca-boudin" a , forcément, bien fonctionné (il faut reconnaîtreque ça marche à tous les coups, éviter les abus tout de même!)
Mon frère d'Anthony Brown (Kaléidoscope) a séduit les Ce1, leur seul reproche à cette histoire "cool"( le mot le plus fréquent du texte), c'est l'inégalité des lettres pas toujours alignées et parfois difficiles à reconnaître pour des lecteurs encore débutants.
Pourquoi les chauves-souris préfèrent sortir la nuit?Michaël Escoffier, et Kris di Giacomo (kaléidoscope) a bien fonctionné grâce à l'ambiance de nonsense et aux images comiques, comme l'aileron du requin dans le lavabo. Ici encore, un zeste de scatologie a été apprécié par les élèves. Pour les enseignants, les enchaînements imagés permettent l'invention de suites en classe...


Mon voyage dans la préhistoire, de Satoshi Kitawira (Gallimard jeunesse) a illustré la leçon d'histoire avec efficacité, les CE1 de Céline ont particulièrement aimé le passage de la fiction au documentaire grâce à une rupture originale de l'illustration.

Le café littéraire des CM2 de la chattière

Le samedi 1er décembre à 17h, nous nous sommes installés dans la salle du centre culturel Juliette Drouet pour le café littéraire : Louise, Toky, Chloé, Florian et Damien L. se sont assis sur l‘estrade et ils ont fait des essais de micro. Eline, Servane, Killiams, Gaëtan et Tiphaine se sont placés avec Monsieur Mordellet autour d’une table, avec papiers et crayons pour croquer la scène. Les autres enfants se sont répartis autour des tables.



Jacques Delval est arrivé et s’est assis au centre de l’estrade, puis le public très nombreux est entré. Jacques Delval a répondu très gentiment à toutes nos questions et maintenant nous le connaissons mieux : Il a commencé à écrire des livres à 44 ans, mais il avait beaucoup écrit avant. C’est la lecture qui lui a donné envie d’écrire, il dit : « Je suis plein de mots, j’ai écrit 35 livres, mais 15 sont morts ! ». Un livre mort, c'est un livre introuvable. Il écrit des histoires, mais aussi de la poésie dans son « pigeonnier », une pièce sous les toits, avec ses livres et son ordinateur. Ce sont des émotions, des sensations qui l’inspirent. Il nous confie : « Mes histoires sont inventées mais basées sur la réalité. Certains de mes personnages ont vraiment existé comme le gardien du cimetière dans « Laura », et si je parle de la guerre d’Algérie c’est parce que je l’ai vécue. »



« Je ne sais pas combien de temps il me faut pour écrire une histoire. Je suis très paresseux, je n’écris que deux ou trois livres par an. » Son prochain roman parlera de la guerre 39-45, il n’a pas encore trouvé le titre. Un titre c’est important, il faut bien le choisir. Il participe à quatre ou cinq salons du livre chaque année. Il aime beaucoup les rencontres avec les jeunes « Ca me donne un coup de fouet, à mon âge… »
« Pour devenir écrivain, il faut lire beaucoup, écrire, corriger, relire, refaire : il faut de l’acharnement !»

Réponse de Jacques Delval aux élèves: Merci à toutes et à tous pour ce beau compte rendu précis et détaillé de notre belle rencontre. J'espère que nous nous reverrons. Envoyez-moi quelques photos. Merci aussi à votre institutrice et à Sylvette. Bonne année. Grosses bises. Jacques DELVAL