lundi 26 avril 2010

Comment se débarrasser de ses enfants…


Avec Les histoires du Petit Poucet racontées dans le monde (Syros), Fabienne Morel et Gilles Bizouerne rassemblent six contes du monde entier autour du thème des enfants perdus (ill Emilie Harel)
Le premier, Les enfants chassés vient de Pologne, on y rencontre un garçon et une fille dont le père, un vieux tzigane, s’est remarié avec une femme qui les déteste. Il se résout à les perdre dans la forêt mais sème un peu de cendres en chemin, ce qui leur permet de revenir. La troisième fois il sème du millet, les oiseaux passent par là, les enfants ne peuvent rentrer et se trouvent à la merci d’un dragon mangeur d’humains…Après de nombreuses aventures, ils reviendrons enrichis et vivront heureux avec leur père entre roulotte et chaumière. Un conte spécialement intéressant lorsqu’on a des enfants du voyage dans la classe, les histoires de nomades ne courent pas les bibliothèques.
La maisonnette d’ogres au toit de saucisson vient de Suède et rappelle Hansel et Gretel, Rose-des-bois du Canada, Le Magu de Corse; Jack et le cannibale est une histoire de dévoration , une histoire indienne d’Amérique du Nord. Le dernier conte, Le Petit Poucet, un de nos grands classiques, se termine sur cette moralité :

On ne s’afflige point d’avoir beaucoup d’enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d’un extérieur qui brille ;
Mais si l’un d’eux est faible, on ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille :
Quelquefois, cependant, c’est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.



Un autre Petit Poucet chez Seuil jeunesse, présenté par Christian Roux (on garde un souvenir ému de son magnifique et effrayant Chaperon Rouge chez le même éditeur), le texte original de Charles Perrault servi par des illustrations graphiques et contrastées. La mise en page opposant illustration et texte, l’impression en grosses lettres rouges du début de chaque partie donnent une clarté bienvenue à l’ensemble.

Formation Initiation à la littérature pour la jeunesse

Cette formation proposée par l'Université François Rabelais de Tours
(UFR Lettres et Langues) propose d'initier à la littérature pour la jeunesse, en croisant l'approche historique et la réflexion sur les critères d'analyse des œuvres destinées à l'enfance. Elle donnera au stagiaire une base solide de connaissance et de compétences à partir de l'histoire de la littérature pour la jeunesse et des institutions culturelles liées au livre pour enfants et d'outils permettant l'analyse du roman pour la jeunesse et de l'album pour enfants.

durée
21 heures

public concerné
- le personnel des bibliothèques accueillant des enfants.
- les libraires souhaitant obtenir un complément de formation dans le domaine du livre pour enfants.
- les professionnels qui exercent auprès de jeunes enfants ou d'adolescents (puéricultrices, assistantes maternelles, animateurs, éducateurs, enseignants)

organisation de la formation
groupe de 15 à 20 personnes.

rythme
formation de 3 journées de 7 heures.


PROGRAMME PEDAGOGIQUE

1ère journée : 23 septembre 2010

- Apparition de la littérature pour enfants en Europe occidentale.
- Quelques moments forts : Berquin/Edward Lear/la Comtesse de Ségur.
- De l'album "moderne" (1931 : Histoire de Babar et Les Albums du Père Castor)
à Harry Potter, un siècle d'expansion de la littérature pour la jeunesse.

2ème journée : 21 octobre 2010

- A la découverte de l'album pour enfants (1) : lire un objet texte-image.
- A la découverte de l'album pour enfants (2) : peut-on tout dire avec des images ?

3ème journée : 18 novembre 2010

- La fiction littéraire pour enfants : du court récit illustré au roman-fleuve pour adolescents, quels livres pour quelles pratiques de lecture ?
- Romans "classiques" pour la jeunesse : d'Alice, Sophie et Fifi ... jusqu'à Harry.



contact SUFCO
Mlle Mylène Senamaud
au 02 47 36 81 37

responsable pédagogique
Mme Cécile Boulaire, Maître de Conférence

tarif
750 euros nets
cette formatiuon pouvant être prise en charge par un employeur ou un OPCA.
Tarif réduit en cas d'impossibilité de prise en charge

candidature:
sufco@univ-tours.fr

mercredi 14 avril 2010

Des livres en vacances


Nous avons passé l'après-midi sur une île, hier. Traversés les champs sur une départementale luisante, nous avons laissé la voiture sous les remparts gris et grimpé vers le centre-ville. Par la poterne sombre nous sommes entrées dans un monde où le temps coulait autrement, un monde silencieux où les chants d'oiseaux résonnaient entre les pierres. De librairie en atelier, de page en page, entre vieux amis retrouvés: livres de contes des éditions Fabbri, Ostinato de Louis-René Desforêts, contes de Marc Twain avant Allia, manuels d'élevage des lapins, traités de savoir-vivre, romans-photos des années soixante ...Devant le thé à la menthe et les madeleines fondantes, la fenêtre sur le jardin où dormait si bien le chat brun, nous avons soudain regardé l'heure. Il était temps de revenir vers l' ordinaire, vers la vitesse et l'étourdissement.

Nous avons refermé la parenthèse, jusqu'à la prochaine visite à Bécherel.

lundi 12 avril 2010

Ecrire sur la littérature...

appel à contribution

Le livre dans le livre :
représentations, figurations, significations


La figure de l'écrivain dans la fiction a fait l'objet de plusieurs études dans les der-nières décennies. Toutes posent à leur manière la question soulevée par André Belleau dans Le romancier fictif, paru en 1980 : "Un personnage, du fait qu'il est écrivain, jouit-il d'un statut particulier dans l'histoire ?" Cette interrogation amorce la réflexion que nous souhaitons élargir à tous les métiers du livre. En effet, qu'en est-il des représentations de tous ces médiateurs – critique, éditeur, traducteur, libraire, agent, illustrateur, pour n'en nommer que quelques-uns – qui contribuent à mettre au monde, à faire passer et à légitimer le livre ? Autrement dit, comment s'organise, dans l'économie même de l'oeuvre, la référence aux acteurs du "petit monde du livre", tel que le nomment Lucien Febvre et Henri-Jean Martin dans L'apparition du livre en 1958 ? Et que dire de l'objet-livre lui-même, dont les multiples occurrences dans la fiction témoignent du rôle qu'il joue dans l'univers social, réel ou fictif ?

Ce numéro de Mémoires du livre/Studies in Book Culture vise à examiner comment se déploient le livre et les métiers du livre dans les oeuvres fictionnelles (poésie, roman, théâtre, chanson), toutes époques et tous corpus confondus. Les articles pourront relever de l'histoire du livre et de l'édition, de la sociologie du littéraire ou encore de la socio-critique, mais privilégieront un questionnement méthodologique ouvert. Parmi les sujets qui pourront être abordés : le statut des médiateurs fictifs diffère-t-il en fonction du degré de légitimation de l'oeuvre ? Comment les figures de l'éditeur et du libraire évoluent-elles au fil des transformations du champ littéraire et du capitalisme d'édition ? En quoi les mises en fiction du livre témoignent-elles de l'avènement des nouvelles technologies? La chanson reproduit-elle ce mythe de l'écrivain-génie inspiré, comme c'est souvent le cas en littérature ? Le livre est-il investi de sens particuliers selon le médium utilisé ? Quelles différences peut-on observer entre fiction et autofiction à cet égard ? Que nous apprennent les personnages du libraire et du bibliothécaire sur la société intratextuelle ? Dans la fiction, le critique littéraire est-il condamné à la dévalorisation ? Et qu'en est-il de ces métiers du livre aujourd'hui disparus – enlumineur, copiste, etc. –tels que représentés dans Le nom de la rose d'Umberto Eco ?



Les propositions d'articles, d'une vingtaine de lignes, devront parvenir avant le 1er mai 2010 par courriel à Caroline Paquette qui codirige ce numéro thématique avec Anthony Glinoer (Université de Toronto).

Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée pour le 15 mai 2010.

Les articles dont la proposition aura été acceptée
devront être rendus pour le 15 octobre 2010.
Ils seront alors soumis au comité de lecture, qui rendra un avis.

La version définitive des textes sera à envoyer pour le 15 janvier 2011.


La publication du dossier est prévue pour le printemps 2011.

Caroline.Paquette3@USherbrooke.ca

lundi 5 avril 2010

En souvenir de Jacques Mordellet



Quelques mots ce soir en hommage à Jacques Mordellet, celui qui répondait présent quand on cherchait un partenaire au collège pour l'école. Je me souviens de sa participation enthousiaste aux cafés littéraires d'élèves, de son bonheur de croquer les invités, le rothring à la main parmi les enfants, de son appétence pour les livres et la culture.
Juste quelques mots pour dire ma tristesse et quelques instants pour nous souvenir de lui. Je pense à son épouse et à sa fille et je me sens terriblement triste.

jeudi 1 avril 2010

Entre mythes fondateurs et anticipation ...




Aujourd'hui quelques propositions de lectures qui nous font toucher la diversité de la production éditoriale:
Pour commencer, deux albums inspirés de légendes aborigène et brésilienne, deux histoires en randonnée dont le héros et l'héroïne vont chercher auprès de divers animaux une réponse à leur question.
Yidaki et le temps du rêve, de Donald Grant (le Sorbier), les origines des animaux contées à un jeune Aborigène au long de sa route rêvée, << Parce qu'au début étaient des îles poussées par les nuages...>>
Les illustrations citent le pointillisme des peintures aborigènes, Donald Grant sait installer un véritable climat dans ses albums. L'an passé, L'or bleu des Touaregs , du même auteur, avait énormément plu aux élèves de cycle 3 de St Etienne en Coglès.




Juruva à la recherche du feu
, Hélène Kérillis et Florence Koenig (Bilboquet)L'héroïne Anaya joue avec son ami l'oiseau Juruva dans la forêt amazonienne.Le feu disparaît, le village se trouve démuni, les hommes sollicitent l'aide des animaux; mais les animaux se souviennent du manque de respect témoigné par les humains au fleuve et refusent. Anaya implore Juruva qui, lui, se souvient de leur amitié trouve un moyen de reprendre le feu... Cette histoire nous explique aussi d'où viennent les plumes embrasées des oiseaux de Paradis.
Ces deux albums peuvent s'enrichir de leurs ressemblances (quête initiatique, série d'interlocuteurs animaux) et de leurs différences (gammes différentes des illustrations colorées pleines pages, techniques d'illustration diverses, contraste des lieux géographiques et des ambiances, entre désert et forêt tropicale)




Dans une nouvelle collection chez Syros, "Soon", deux romans d'Eric Simard dans un format mini, pour un prix très raisonnable (2,95): Robot mais pas trop et L'enfaon. Ces deux "histoires de futurs" déclinent deux grands thèmes de l'anticipatio: le développement des machines et les modifications génétiques. On retrouve au long des deux textes la qualité d'écriture et la sensibilité d'Eric Simard, finesse et concision des descriptions, et, spécialement pour l'enfaon, l'étrangeté émouvante des personnages et de leurs relations. Les illustrations de couvertures sont signées Stéphanie Hans (pour le cycle 3)




Non, non et non!
, Cesar Fernandez Garcia et Jordi Sales (Oskar jeunesse) Ourson cadet ne veut pas déménager, l'histoire est bien racontée, les enfants peuvent s'identifier à ce héros d'abord négatif qui se laisse convaincre d'avancer dans la vie et de pas rester petit. Pour les CE1 en fin d'année et les CE2, une édition qui prend le parti d'introduire un vocabulaire un peu poussé et de l'expliquer en fin d'ouvrage. Les mots introduits sont ronchonna, abondante, grommela, verdoyante, gorgée de soleil, limpide, recoins, se pourléchant les babines, savoureux etc ... L'étude du vocabulaire restant une vraie question dans les classes, pourquoi ne pas essayer? La démarche est vraiment didactique mais le livre est bien fait, à tester.




L'arbre de Zelkova
, Maryvonne Rippert et Vanessa Gautier (Belin jeunesse)La famille Dubois est reconnaissable à ses bonnets pointus et ses prénoms arboricoles : Acacia, Lilas, Sorbier, Tilleul et ...Zelkova, notre héroïne. Ce qui la distingue des autres lutins, c'est son goût immodéré du bricolage: il faut qu'elle démonte, qu'elle répare, qu'elle retape tout ce qu'elle voit, un penchant tout à fait déplacé dans sa famille. Un bonne histoire, des illustrations délicieuses et une morale bien sympathique: chacun doit trouver la voie qui lui convient.(à partir de la fin du CP)